Tout d'abord nous rappelons que les premiers éléments concernant le foyer AFTAM avaient été présentés dans les objectifs 2005 du contrat de ville 2000-2006, lors des conseils municipaux de mars et de juin 2005.
Il était alors précisé au chapitre SITE APPERT/JUSTICE :
« La requalification de ce site … sera engagée par les démolitions des 2 tours de 94 logements et d'un foyer AFTAM regroupant 150 lits.L’un des enjeux est la reconstruction à Châtenay-Malabry d’une résidence sociale de 40 lits.»
En décembre 2006, vous avez présenté le protocole entre la Ville, le Conseil Général des Hauts de Seine, le Syndicat Mixte de Châtenay-Malabry et l'OPDHLM pour la réalisation de l'opération de renouvellement urbain dans le secteur Appert-Justice.
Il y est indiqué:
« les diagnostics sociaux sur le foyer AFTAM : 81 chambres à 1 lit et 24 chambres à 3 lits soit 153 lits. » « Le programme général de l'opération Appert-Justice comprend : la reconstruction d'une résidence sociale en contrepartie de la démolition du foyer AFTAM. »
Aux différentes questions posées en 2005 et 2006 au cours de ces conseils municipaux, vous avez répondu :
« il y a effectivement 153 lits au foyer AFTAM....Nous pouvons donner à ces personnes des studios ou des deux-pièces. Cela leur permettrait de voir de façon légale leur conjoint, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. Dans les foyers de travailleurs migrants, il ne peut y avoir, théoriquement, que le titulaire. Or nous savons pertinemment que cela n'est la réalité et qu'il y a beaucoup de couples. Je souhaite leur donner des conditions de vie décentes. Ce sont donc 50 logements, et non 50 lits, qui seront reconstruits à Chatenay-Malabry, et la totalité des habitants seront relogés, s'ils le souhaitent. Voilà qui est clair! »
Or ce qui était clair en décembre 2006, ne l'est plus du tout maintenant en 2011, à 8 mois de la démolition programmée du foyer ADOMA.
En effet, le 6 mai 2011, les habitants du foyer ont assisté à une réunion en présence de Monsieur Thierry Olive de la Mairie de Châtenay-Malabry et de Madame Anne-Sophie Mouillé de la direction départementale de l'ADOMA.
Ainsi, selon le Collectif pour l'Avenir des Foyers (le COPAF) qui était présent à cette réunion, il y a été refusé la reconstruction ailleurs dans la ville d'une résidence sociale qui aurait accueilli l'ensemble des habitants.Nous demandons alors expressément ce qu'il en ait de cette reconstruction, annoncée dès mars 2005 et régulièrement depuis, en mars 2007 : dans le Protocole d'accord CAHB et Conseil Général du 13 mars 2007, page 10 (Traitement du foyer de travailleurs migrants (AFTAM) situé au 404, avenue de la Division Leclerc à Châtenay-Malabry) :
« Un projet de restructuration urbaine concernant ce foyer doit être engagé. Un avenant au présent protocole précisera les modalités matérielles ainsi que les moyens financiers complémentaires nécessaires à la reconstruction d’une résidence sociale de 50 logements. »
Puis lors du débat d'orientation budgétaire en 2010 où le lieu de reconstruction s'est déplacé de l'avenue de la Division Leclerc à l' Avenue Jean Jaurès, mais sans que le principe de cette reconstruction soit remis en cause.
Devant l'urgence à 8 mois de la destruction, vous devez répondre clairement aujourd'hui : y aurat-il, oui ou non, reconstruction d'une résidence sociale à Châtenay-Malabry en remplacement du foyer ADOMA démoli?
Nous attirons également l'attention sur les engagements que vous avez pris depuis 2005 devant ce conseil municipal pour que dans cette nouvelle résidence sociale, soient relogés tous les habitants du foyer qui le souhaitent.
Aujourd'hui, les habitants du foyer peuvent avoir des demandes différentes:
D'une part, les anciens travailleurs venus dans les années 60 et ayant passé plus de 30 ans de leur vie à Châtenay-Malabry et qui continuent à faire des aller-retour avec leur famille restée dans leur pays d'origine, ils sont environ une cinquantaine dans les fichiers du foyer et aspirent tous à garder un logement en foyer à Châtenay-Malabry, car c'est là qu'ils ont passé leur vie et même s'ils ne sont pas toujours présents tout au long de l'année, ils gardent le bénéfice d'une chambre dans ce foyer. Au nom de ce que nous devons à ces travailleurs utilisés pendant des années pour leur force de travail au mépris de leur vie familiale, il est impératif de faire un recensement exhaustif de ces personnes. Il est à rappeler que cela va avec le fonctionnement habituel d'unfoyer de travailleurs : un certain nombre de chambres sont gardées pour les retours d'anciens habitants, ici dans le foyer de Châtenay-Malabry, il s'agit d'une chambre par bâtiment et par étage comme indiqué sur le règlement AFTAM.
Sachez qu'il s'agit en particulier de la dizaine de personnes que vous montriez du doigt le 11février 2010, par ces mots:
« il existe une dizaine de personnes qui ont été logées à cet endroit par le gestionnaire, après la signature de la convention prévoyant ce relogement et, ainsi que je l’ai dit, ces 10 personnes seront relogés directement par le gestionnaire dans d’autres foyers de travailleurs migrants qui existent. Ils ne sont pas châtenaisiens, ils ne sont arrivés qu’il y a à peine 6 mois. A cette époque, après avoir signé la convention le gestionnaire savait qu’il ne devait pas reloger. Ces 10 personnes iront dans d’autres foyers qui se trouvent dans la région. Je me suis engagé à reloger ceux qui sont châtenaisiens depuis longtemps... »
Et bien la plupart de ces personnes sont châtenaisiennes depuis plus de 30 ans et doivent aussi faire partie des relogements.
Il en résulte donc qu'une cinquantaine de personnes demandent un relogement en foyer à Châtenay-Malabry, ce qui tombe bien puisque c'est la capacité de la nouvelle résidence sociale que vous vous êtes engagé à reconstruire dès 2005.
D'autre part, en plus de ces travailleurs retraités, sont hébergés au foyer des travailleurs actifs, il reste habiter au foyer environ 30 personnes et pour 4 d'entre eux, avec leur famille.
Ils souhaitent retrouver un logement à Châtenay-Malabry et ont fait une demande à la mairie. Pour eux encore, vous vous étiez engagé à mettre en place une « MOUS pour reloger ces personnes au cas par cas, ...l'enquête sociale a été menée, ceux qui souhaitent rester sur Châtenay-Malabry seront relogés à Châtenay-Malabry » (Conseil municipal du 30 juin 2005)
En pratique, la mise en place d'une Mous et d'une charte de relogement font partie d'une opération de renouvellement urbain bien menée, plus de 70 ont déjà été mise en place en France,proposant en moyenne 3 offres de relogement.
Or pour les habitants du foyer ADOMA, on leur précise leur de la réunion avec Monsieur Olive en mai 2011, qu'une seule proposition de relogement leur est adressée et qu'en cas de refus de cette seule proposition de relogement, cela sera considéré comme la résiliation du contrat de résidence. Et qu'en conséquence, la personne devra se débrouiller seule pour trouver un logement, la mairie n'ayant plus aucun engagement.
Ces dernières conditions sont aussi inacceptables que les précédentes. En conséquence, nous vous demandons donc de revoir les procédures d'accompagnement social des tous ces travailleurs habitant le foyer et châtenaisiens, pour que leur relogement soit effectué dignement, en accord avec les bonnes pratiques des opérations de renouvellement urbain et selon vos engagements depuis 2005,
à savoir :
1) construire une résidence sociale à Châtenay-Malabry pour loger les habitants du foyer qui veulent conserver ce type d'hébergement, soit environ 50 personnes,
2) reloger à Châtenay-Malabry, après 3 propositions acceptables, les 30 personnes environ en attente de logement socialet cela, avant la démolition du foyer ADOMA.